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Manifestation Guingamp 29/05

manif guingamp - pour que vivent nos langues Le 29 mai la Redadeg arrivera à Guingamp lors d’un événement habituellement festif. Mais la Redadeg est aussi une forme de lutte pour la langue bretonne. C’est pourquoi nous appelons à une manifestation pour la défense de notre langue ce même jour à partir de 13h30 à la gare de Guingamp.

La loi Paul Molac sur les langues dites régionales a été votée par l’ensemble des députés bretons toutes tendances confondues et majoritairement bien accueillie par les élus locaux. Cela montre que les bretons sont capables de s’unir pour défendre la langue bretonne.

Cette nouvelle loi, si elle n’est pas invalidée par le Conseil Constitutionnel, permettra de renforcer la place de la langue sur les panneaux routiers, à l’état civil et bien sûr de financer de manière plus juste les écoles Diwan et de pratiquer l’éducation immersive dans les écoles publiques comme privées.

Pour que la langue vive et qu’elle soit langue de vie quotidienne il faut mettre en place une politique linguistique ambitieuse avec les moyens financiers adéquats, dans chaque collectivité dans toute la Bretagne et dans tous les champs d’action :

  • la petite enfance, l’éducation de la maternelle à l’université,
  • les médias et l’édition, l’audiovisuel et le numérique,
  • la formation des adultes,
  • les loisirs pour les plus petits et les adultes,
  • les pratiques culturelles amateures et professionnelles,
  • l’économie et les services publics.

Tout ceci doit être clairement spécifié dans les objectifs qui seront inscrits dans la convention Etat/Région sur la langue bretonne et son utilisation dans la vie publique et le transfert de compétences à la Bretagne.

Pour une convention Etat/Région ambitieuse, pour refuser les attaques injustes de la part du gouvernement nous vous invitons à venir manifester à Guingamp le 29 mai à l’occasion de l’arrivée de la Redadeg.

Quelques jours avant les élections départementales et régionales, nous défilerons pour montrer notre volonté de voir notre langue bien vivante se développer dans le cadre d’un statut officiel.

 

ROUEDAD AR BREZHONEG

Le réseau de la langue bretonne

Appel signé par les associations : Stumdi, Mervent, Sked, KLT, DAO, Emglev Bro Gwened, Arvorig FM, Bannoù Heol, Ar Redadeg, KBP-APLB, Emglev Bro An Oriant, Ti Douar Alre, KEAV, Ti ar Vro Landerne-Daoulaz, Mignoned ar brezhoneg, Daoulagad Breizh, Ti ar Vro Gwengamp, Telenn – Ti ar Vro Sant-Brieg, Ai’ta!, C’hoariva, Keit Vimp Bev, Roudour, Skol an Emsav…

 

Programme de l’arrivée de la Redadeg

Un lieu de rencontre entre les deux événements est prévu : Redadeg 2021 – Gwengamp

 

Communiqué Produit en Bretagne

Pour nos langues !

Le groupe de travail langue bretonne de Produit en Bretagne appelle les entreprises à soutenir les langues de Bretagne.

Le Conseil Constitutionnel a choisi la Journée mondiale de la diversité culturelle de l’ONU pour censurer deux articles essentiels de la loi Molac, laquelle donnait enfin un cadre légal à la protection et au développement de nos langues régionales.

Le prénom du petit Fañch a donc été déclaré anticonstitutionnel ! La langue française ne connait pas le « ñ »! « Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France », proclame l’article 75-1 de notre constitution, mais pas leur orthographe… Cherchez l’erreur !

Plus grave encore, la censure de l’enseignement immersif qui se pratique en Bretagne depuis 1977. Diwan et toutes les filières immersives sont désormais inconstitutionnelles au motif que le français est la langue de la République, article 2. Monsieur Jean-Michel Blanquer, artisan assumé de la saisine du Conseil Constitutionnel, estime à juste raison qu’il est primordial que nos enfants maitrisent la langue française. En quoi l’enseignement immersif s’oppose-t-il à ce principe ? Il ne le dit pas. Et pour cause, il n’ignore pas que le niveau en français des élèves des filières immersives est au moins égal à celui des filières monolingues. Les linguistes nous expliquent qu’en apprenant une seconde langue, on perfectionne la première. Les inspecteurs académiques sont là pour en apporter la preuve. Si d’aventure l’apprentissage immersif du breton avait empêché en quelque manière la maîtrise du français, les écoles Diwan, Iskatolacs, Calendretas et Bressolas, auraient fermé depuis longtemps.

La décision du Conseil marquera d’une pierre noire l’histoire de la démocratie française. Après une approbation massive de la loi Molac par le parlement (247 voix pour, 76 contre) et par le Sénat (253 voix pour, 59 contre), un ministre de l’Éducation mobilise au mépris du principe de séparation des pouvoirs 61 députés de sa majorité (laquelle avait pourtant approuvé majoritairement le texte) pour saisir le Conseil Constitutionnel. Quatre des signataires, s’estimant trompés, se rétracteront a posteriori, mais trop tard, selon le Conseil Constitutionnel, qui décide de ne pas tenir compte de leur rétractation.

L’article 2 de la constitution, établi à l’origine pour lutter contre l’hégémonie de l’anglais, est en définitive utilisé contre les langues régionales et non contre l’anglais qui s’impose à présent sur les documents d’identité. Ce qui vient de se produire est dangereux tant sur la forme que sur le fond. Et le Groupe de travail langue bretonne de Produit en Bretagne veut témoigner de son indignation face à cet obscurantisme. Dans le même ordre d’idée, nous constatons qu’une personne recherchant un emploi ne peut inscrire sa compétence en langue régionale sans la longue liste des langues proposées par Pôle emploi. Les langues régionales en sont absentes. Interrogé sur ce vide étonnant, car la maîtrise de la langue bretonne ouvre pourtant à de nombreux débouchés en Bretagne, il nous est répondu que ce cela nécessiterait une modification informatique importante ! Chacun appréciera…

Nous invitons chaque Breton à se mobiliser, à sa mesure, là où il peut être utile. Nous invitons ainsi les entreprises à apporter leur soutien au système d’enseignement immersif en langue bretonne, en proximité. Nous les engageons à faire une place concrète et visible à la langue bretonne dans leur quotidien. Nous souhaitons que tous les candidats aux élections régionales traduisent leur soutien à la loi Molac par un plan de développement ambitieux, adapté à la situation critique de l’enseignement immersif. Nous invitons enfin chacun à manifester le 29 mai à Guingamp en faveur de la langue bretonne et de toutes les langues de France, au nom du respect de la diversité culturelle et de la démocratie.

Malo Bouëssel du Bourg : Directeur de Produit en Bretagne

Matthieu Breton : Animateur du Groupe de travail langue bretonne de Produit en Bretagne

Communiqué Produit en Bretagne décision Conseil Constitutionnel loi Molac